La communication est un élément clé des relations interpersonnelles. Elle nous permet de partager nos pensées, nos émotions et nos idées avec les autres. Cependant, il est fréquent que nos messages soient mal interprétés ou que nous ayons recours à des comportements agressifs dans nos échanges. C’est pourquoi il est important de développer des compétences en communication non violente, une approche qui vise à favoriser la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des conflits.
Les principes de la communication non violente
La communication non violente repose sur cinq principes fondamentaux : l’honnêteté, l’empathie, le respect, la responsabilité personnelle et la distinction entre besoin et stratégie.
- Honnêteté : Il s’agit de parler de soi-même sans chercher à blesser ou à critiquer l’autre. Cela implique de se montrer ouvert et de dire ce que l’on pense et ressent de manière claire et directe.
- Empathie : L’empathie consiste à se mettre à la place de l’autre pour comprendre ses sentiments et ses perspectives. C’est un élément clé pour établir un dialogue constructif.
- Respect : Le respect signifie écouter attentivement l’autre, ne pas l’interrompre et accepter ses opinions même si elles diffèrent des nôtres.
- Responsabilité personnelle : La communication non violente nous invite à nous concentrer sur nos propres comportements plutôt que sur ceux de l’autre. Il s’agit de prendre la responsabilité de nos actions et de nos paroles.
- Besoin versus stratégie : La communication non violente implique de distinguer entre nos besoins fondamentaux (par exemple, le besoin d’être écouté) et les stratégies que nous utilisons pour les satisfaire (par exemple, critiquer l’autre).
Comment utiliser la communication non violente au quotidien
Pour utiliser la communication non violente de manière efficace au quotidien, il est important de suivre quelques pratiques simples et générales :
- Écouter activement : Il est crucial de donner toute notre attention à l’autre lorsque nous communiquons avec lui. Cela signifie écouter avec respect et sans préjugés.
- Parler de soi-même : Au lieu de critiquer ou de juger l’autre, il est préférable de parler de soi-même et de ses propres émotions et perspectives. Cela peut aider à établir un dialogue plus constructif.
- Utiliser « Je » : Plutôt que d’utiliser des phrases accusatrices telles que « tu ne fais jamais ceci », il est préférable d’utiliser des phrases affirmatives telles que « Je me sens frustré lorsque ceci se produit. » Cela aide à maintenir une atmosphère respectueuse et à éviter les malentendus.
- Demander des précisions : Si nous ne comprenons pas ce que l’autre essaie de dire, il est important de le lui demander. Cela peut aider à établir une meilleure compréhension mutuelle.
- S’exprimer clairement : Il est important de s’exprimer de manière claire et concise pour éviter les malentendus. Cela peut impliquer de prendre le temps de réfléchir à ce que nous voulons dire avant de parler.
- Respecter les besoins de l’autre : La communication non violente nous invite à respecter les besoins de l’autre, même si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Cela peut impliquer d’accepter les opinions différentes et de chercher à trouver des solutions mutuellement acceptables.
4 étapes pour s’exprimer ou écouter
L’écoute empathique et l’expression de ce qui se passe en soi sont deux aspects importants de la communication non violente.
L’écoute empathique implique de se concentrer sur les besoins et les sentiments de l’autre personne, de les comprendre et de les accueillir sans jugement. Cela permet de renforcer la relation en montrant que nous sommes intéressés par les sentiments de l’autre personne et que nous respectons ses besoins.
D’un autre côté, l’expression de ce qui se passe en soi implique de se concentrer sur nos propres besoins et sentiments, de les exprimer clairement et de les communiquer de manière respectueuse. Cela peut aider à établir des ponts entre les différences en nous permettant de nous faire comprendre et en montrant que nous respectons les besoins et les sentiments des autres.
Il est important de trouver un équilibre entre l’écoute empathique et l’expression de nos propres besoins, car les deux sont importants pour renforcer les relations et construire des ponts entre les différences.
Dans les deux cas on va essayer de s’exprimer en 4 étapes.
Expression ce qui se passe en moi en 4 étapes
- Lorsque je vois (entends, remarque, me souviens, imagine, …) … : Je suis factuel et décris les choses qui se passent.
- JE me sens … : J’exprime le sentiment que je ressens
- Parce que j’ai besoin de … : J’exprime mon véritable besoin
- et J’aimerais que … : Je fais une demande intelligible et négociable.
Exemple : Lorsque je pleure et que tu veux me faire un câlin, je me sens oppressée parce que j’ai besoin de me recentrer sur moi-même pour gérer ma tristesse. J’aimerais rester encore un moment seul et quand je me sentirais mieux on pourra faire un câlin. Es-tu d’accord ?
L’idée principale est de vraiment se focaliser sur son sentiment et son besoin profond pour l’exprimer à l’autre et lui faire une demande. Ainsi il comprendra mieux ce qu’il se passe en nous et ne prendra pas cela pour une attaque personnelle. Il recevra donc mieux la demande …
Ecoute empathique en 4 étapes
- Quand tu vois (entends, te souviens, …) … : On exprime factuellement ce que se passe pour la personne
- Est-ce que tu te sens ? : Je tente d’exprimer son sentiment
- Parce que tu as besoin de … : J’essaie d’exprimer son besoin
- et tu aimerais que … : J’essaie d’exprimer ce qu’il souhaiterait maintenant.
On va procéder avec des questions et laisser la personne nous répondre pour nous si si c’est bien ça ou préciser. Et on recommence jusqu’à ce que la personne nous dise et c’est bien cela ! A ce moment elle se sentira pleinement écoutée et comprise et cela lui fera beaucoup de bien. Vous l’aurez, indirectement, aidé à poser des mots, un sentiment et un besoin et cela lui sera très bénéfique. En premier lieu on va essayer de chercher le sentiment qu’elle ressent, puis le besoin et enfin ce qu’elle aimerai faire.
La communication non violente avec les enfants
Enseigner et pratiquer la communication non violente aux enfants peut avoir un impact considérable sur leur développement et leur bien-être. Cela peut les aider à mieux comprendre et à gérer leurs propres émotions et à mieux comprendre les besoins et les sentiments des autres.
En utilisant des techniques de communication non violente telles que l’écoute empathique et l’expression de leurs besoins, les enfants peuvent développer des relations plus fortes et plus positives avec leurs amis et leur famille. Les enfants peuvent également apprendre à gérer les conflits de manière plus positive et à construire des ponts entre les différences. En enseignant la communication non violente aux enfants dès leur plus jeune âge, nous pouvons les aider à devenir des personnes plus respectueuses et plus conscientes de leurs propres besoins et de ceux des autres.
De plus pratiquer la CNV avec nos enfants permet de les aider à mieux comprendre NOS besoin et leur exprimer de manière plus positive et calme. Cela les aidera d’une part à comprendre ce qu’il se passe dans la tête et le rôle d’un parent, mais surtout aidera trouver des solutions satisfaisantes pour tout le monde.
Pratiquer la CNV en famille permettra de développer de nouvelles compétences de communication bénéfiques pour le couple, les enfants et les parents !
Anecdote : Lorsque mes enfants étaient petits (Je parle de Manon et Esteban les jumeaux), je me suis retrouvé confronté à mon stress, ma fatigue et finalement mon incompétence en communication. Je m’énervais jusqu’à crier parfois et cela n’était ni efficace ni épanouissant. En découvrant la communication non violente, j’ai tout de suite voulu approfondir et expérimenter. après m’être formé et avoir lu quelques livres de référence (voir plus bas) je me suis imprimé une longue liste de besoin et de sentiments que je gardais dans ma poche. A chaque fois que je sentais la colère monter, je sortais vite ma liste et cherchais le bon sentiment et le bon besoin pour m’exprimer le plus justement possible. Et rien que cette recherche me permettait de redescendre et je rigolais intérieurement. Je pouvais alors formuler ma demande en respectant à la lettre les 4 étapes. J’avoue qu’il m’a fallu un peu de temps pour que cette formulation soit exprimée de manière plus naturelle sans coller parfaitement à la structure que j’avais apprise. Par contre ne croyez pas que ça marche à tous les coups ! Parfois (et oui je suis humain) je ne parviens pas à sortir de la colère et je communique de manière bien injuste (pour l’autre ? pour moi ?). Je reviens souvent après, une fois calmé, pour exprimer mes sentiments et besoin de manière plus calme …
Deux livres de référence
Les mots sont des fenêtres ou bien de sont des murs
de Marshall B. Rosenberg
« Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs » est un livre écrit par Marshall B. Rosenberg, fondateur de la communication non violente. Ce livre présente une approche concrète et accessible pour améliorer les relations interpersonnelles à travers des techniques de communication non violente. Rosenberg explique comment utiliser les mots pour établir des ponts entre les différences au lieu de les accentuer. Il propose également des exercices pratiques pour développer les compétences de communication non violente et renforcer les relations interpersonnelles. Ce livre est une ressource précieuse pour toute personne cherchant à améliorer ses relations avec les autres et à construire des ponts entre les différences. Il offre un aperçu concret et des conseils pratiques pour adopter une approche centrée sur l’empathie et la compréhension dans nos interactions avec les autres.
Cessez d’être gentil, soyez vrais
de Thomas D’azembourg
« Cessez d’être gentil, soyez vrai » est un livre écrit par Thomas D’Ansembourg. Il aborde la communication non violente d’une manière accessible et pratique, en expliquant comment établir des relations plus fortes et plus positives en adoptant une approche centrée sur l’authenticité. Le livre définit l’authenticité comme la capacité à être soi-même, à exprimer ses véritables besoins et sentiments de manière respectueuse, tout en écoutant et en respectant les besoins et sentiments des autres.
D’Ansembourg aborde également les obstacles courants à la communication non violente, tels que la peur de se faire rejeter ou de blesser les autres, et propose des solutions pour surmonter ces défis. Il offre également des conseils pratiques et des exercices pour développer les compétences de communication non violente.
« Cessez d’être gentil, soyez vrai » est un livre incroyablement utile pour tous ceux qui cherchent à améliorer leurs relations avec les autres. Il peut aider à établir des ponts entre les différences en encourageant l’authenticité, la compréhension mutuelle et la respect. Les lectures pourront découvrir comment établir des relations plus profondes et plus significatives en utilisant la communication non violente.
La communication non violente est un outil puissant pour améliorer nos relations interpersonnelles au quotidien. En nous concentrant sur nos propres comportements et en respectant les besoins de l’autre, nous pouvons établir des dialogues plus constructifs et résoudre les conflits de manière pacifique. Il est important de pratiquer régulièrement ces principes pour les intégrer dans notre quotidien. De plus, en adoptant une approche centrée sur la compréhension et le respect, nous pouvons renforcer nos relations avec les autres et construire des ponts entre les différences.
Il est également important de noter que la communication non violente ne garantit pas que toutes les situations seront résolues sans conflit. Cependant, en adoptant une approche centrée sur l’empathie et la compréhension, nous pouvons réduire la fréquence et l’intensité des conflits et établir des relations plus fortes avec les autres.
Enfin, je voudrais partager une anecdote personnelle pour illustrer l’importance de la communication non violente dans notre vie quotidienne. J’ai récemment eu une discussion difficile avec un ami à propos de nos opinions politiques divergentes. Au lieu de me concentrer sur les différences, j’ai choisi de m’exprimer clairement en expliquant mes propres points de vue et en respectant les besoins de mon ami. Nous avons finalement réussi à trouver un terrain d’entente en nous concentrant sur nos points communs et en reconnaissant la valeur de nos différences.
En conclusion, la communication non violente est un outil précieux pour améliorer nos relations interpersonnelles et construire des ponts entre les différences. Il est important de pratiquer régulièrement ces principes pour les intégrer dans notre vie quotidienne et établir des relations plus fortes avec les autres.
