L’huile de palme est extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. C’est une huile peu couteuse et la plus utilisée au monde (25% de la consommation mondiale d’huile – environ 25m² de plantation pour les besoins d’un français pendant une année).
Mais son utilisation est décriée depuis quelques années à cause des conséquences sur la santé et sur l’environnement.
Ses utilisations
- Alimentaires : dans les chips, pain de mie, lait pour enfants, viennoiseries, biscuits, huile de friture … et tout spécialement dans les produits bon marché
- Fabrications de savons,
- Cosmétiques : rouges à lèvres …
- Agro/biocarburants.
Dans son utilisation en agro-alimentaire, l’huile de palme n’est pas toujours identifiée aussi précisément. Une mention « huile végétale » ou « matière végétale » , est parfois simplement apposée dans la liste des ingrédients. De même, les produits portant un label bio n’en sont pas obligatoirement exempts : il existe de l ‘huile de palme biologique. Il serait intéressant de se renseigner sur les conditions de cultures de ces palmiers.
Les effets
Les effets de la consommation d’huile de palme sur la santé
Riche en béta-carotides, vitamines A et E à l’état brut (elle est alors de couleur rouge), la quantité de ces éléments diminuent fortement avec le raffinage et la cuisson de l’huile de palme qui devient ainsi blanche et solide.
De plus, la cuisson la rend riche en acide gras saturés (45%) dont les effets néfastes sur le système cardiovasculaires sont bien connus. Elle contient environ 60 % d’huile palmitique, connue pour ses effets athérogène, c’est-à-dire qu’elle favorise les dépôts de graisse dans les vaisseaux sanguins. Associé à cela, il semblerait qu’elle augmente le taux de LDL-cholestérol (« mauvais » cholestérol).
Les effets de la consommation d’huile de palme sur l’environnement
L’augmentation de sa consommation représente une réelle menace pour les forêts de la zone intertropicale (Bornéo, Indonésie, Malaise). En effet, sa consommation, et donc sa production augmentent, ce qui entraine de nombreuses déforestations (l’équivalent d’un terrain de football toutes les 10 secondes, selon les Amis de la terre) et ainsi :
- des modifications du climat,
- une augmentation du rejet de CO2,
- le chamboulement de nombreuses espèces animales (l’orang-outang risque de disparaitre d’ici 2020 si rien n’est modifié),
- la pollution des cours d’eau,
- l’épuisement des sols,
- des modifications des modes de vie des autochtones (moins de gibier, de poissons, expulsion de leurs terres),
- des mauvaises conditions de travail des ouvriers.
Ainsi, 13 millions d’hectares de forêts ont déjà été détruits.
Pour limiter les effets sur l’environnement, le WWF a organisé une table ronde. Des critères ont été définis pour identifier une huile de la palme dite durable : « l’huile de palme produite selon les critères élaborés par la RSPO ne peut en aucun cas causer la destruction de forêts naturelles précieuses. Les négociations à propos des terres avec les propriétaires d’origine doivent se faire de façon honnête. Les travailleurs doivent également gagner un salaire correct et le travail des enfants doit être interdit. L’huile de palme qui répond à l’ensemble de ces critères est certifiée par la RSPO ».
Plusieurs enseignes se sont engagées à utiliser cette huile dite CSPO, mais il en résulte que seuls 19% de l’huile correspondant à ces critères est achetée par les grandes enseignes et que seules 2 entreprises françaises (the Body Shop) tiennent leurs engagements. (Chiffres de fin 2009). Ce classement établi par WWF sera mis à jour tous les deux ans.
Actuellement, sur l’argument des effets environnementaux et sanitaires, de nombreuses enseignes modifient la composition de leurs produits, en développant leur publicité à ce sujet. Affaire à suivre, en contrôlant et évaluant la matière grasse qui va remplacer l’huile de palme (effet sur la santé et l’environnement). En effet, nous sommes tous responsables d’induire une demande qui crée des conditions de marché induisant des inepties sanitaires et environnementales.
A notre échelle, nous ne sommes qu’un point dans la masse, mais un ensembles, de tous petits points pevent faire une grosse tache sur le marché financier, et ainsi orienter des politiques commerciales vers un développement éco-logique.
Pour plus d’informations :
http://assets.panda.org/downloads/wwfpalmoilbuyerscorecard2009.pdf